Sous la direction de : Catherine Coquio, Lucie Campos et Assia Covrigina
Les relations entre littérature et histoire suscitent un intérêt renouvelé en sciences humaines, où la question est soumise à des interrogations épistémologiques et politiques nouvelles. Comment comprendre la vogue des notions d’archive, de document et de témoignage, que penser du « retour au réel » ou « retour à l’histoire » de la littérature ? L’idée semble s’imposer d’une proximité nouvelle entre « l’écriture de l’histoire » et « l’écriture littéraire », alors qu’au plan institutionnel les disciplines restent fortement cloisonnées, singulièrement en France où par ailleurs les débats littéraires s’enfoncent dans des polémiques cycliques qui opposent le « fait » et la « fiction », le « document » et le « texte ». S’agit-il donc d’un leurre ? Les débats les plus bruyants et le prestige des grandes notions disciplinaires n’empêchent-ils pas de saisir à l’oeuvre d’autres pratiques et champs moins visibles, ou plus éloignés dans l’espace et le temps ? Quel imaginaire de la création cultivent ceux qui écrivent et pensent l’histoire, quel imaginaire de l’histoire cultivent ceux qui font et pensent la littérature ? Quels points aveugles ou non-dits de part et d’autre ? Quand les outils de l’historien se combinent avec ceux de la littérature, ces croisements ou dialogues nous font-ils repenser la production de « vérités » relatives au passé ? Chercheurs et écrivains feront part de leurs pratiques frontalières ou transversales, des découvertes qu’ils y auront faites et des limites ou difficultés rencontrées.
Compléments d’information
Céline Barral, La littérature chinoise d’après 1978 face à l’histoire : entre l’impératif de « réhabilitation » et l’impossible « objectivité »
Marc Nichanian, Perdre le sens de l’histoire (vidéo)
Arlette Farge : Ecrire après l’effacement (vidéo)