Cambodge, le génocide effacé, sous la direction de Pierre Bayard et Soko Phay-Vakalis, Paris, Cécile Defaut, 2013.
Nous remercions Cécile Defaut d’avoir autorisé à publier des chapitres sur le site du CIREMM.
Le génocide et l’effacement ont intimement partie liée. Les génocidaires, tout d’abord, souhaitent effacer de la terre une partie de ses habitants au nom de tel ou tel principe absurde, qui les conduit à décider qu’une catégorie d’êtres humains n’a plus droit à l’existence.
Mais le génocide implique aussi un second effacement, celui du meurtre collectif lui-même. Les bourreaux, en effet, cherchent toujours à dissimuler leurs crimes, non seulement pour échapper à la justice, mais pour faire disparaître encore plus complètement leurs victimes en effaçant jusqu’à leurs traces.
Tel est le cas du Cambodge, où ce second effacement a été si efficace que la plupart des criminels ont bénéficié de l’impunité et que de nombreux jeunes Cambodgiens ignorent tout de la période des Khmers rouges et des conditions dans lesquelles sont morts certains membres de leur famille.
Les intellectuels et les artistes réunis dans ce volume, issu d’un colloque qui s’est tenu à l’Université Paris 8, entendent lutter, à l’heure des procès de Phnom Penh, contre l’effacement dont continue d’être l’objet l’un des plus grands génocides du XXe siècle.
Compléments d’information
« Le double effacement » par Pierre Bayard et Soko Phay-Vakalis,