le paysage après coup – Colloque internationale
Le paysage se distingue de la nature dans la mesure où il n’existe qu’à travers ceux qui le regardent ; il est une portion de la nature transformée en représentation, en image à regarder ou à méditer. Notre regard sur lui diffère selon les époques et les cultures… il est, selon Alain Corbin, un « entrelacs de lectures dont la diversité peut susciter le conflit ». Si la nature est elle-même meurtrie par un passé violent, comment témoigner de l’après coup des paysages ? Comment un paysage qui a connu des crimes d’une grande ampleur peut-il offrir une visibilité de l’Histoire ? Comment donner à voir, par la création, un « paysage de mémoire » — paysage entendu à la fois comme espace physique et psychique, et mémoire comme entrelacement de l’histoire collective et de l’histoire individuelle ? Partout où des conflits ont existé, la question du paysage est essentielle pour déchiffrer les strates mémorielles d’événements enfouis qui manifestent de façon diffuse, malgré le passage du temps, la réalité de ce qui a été. Notre attention portera sur les modes d’appropriation d’un passé qui résiste, à travers des représentations de paysages, telles qu’elles peuvent être travaillées par les dispositifs de l’art contemporain, le cinéma ou la littérature. Le colloque international « Le paysage après coup » s’inscrit dans le cadre des programmes de recherche de l’Université Paris Lumières et des ateliers-laboratoires de Idéfi-CréaTIC. Il s’articule autour des relations entre « Mémoire et paysage » dans le contexte de la création artistique. Il est associé à une exposition au Centre d’art contemporain Faux Mouvement à Metz.