Il ne portait pas de chandail, d’Annick Walachniewicz, 2018, L’Arbre à paroles, coll. IF
Annick Walachniewicz, née d’un père réfugié polonais déporté durant la seconde guerre, passe les premières années de sa vie dans l’ignorance de ce secret. La déportation de son père, elle ne l’apprend que douze années après la mort de celui-ci. Le choc passé, elle s’interroge : « Comment se fait-il que tu ne sois pas plus bouleversée, que ta vie se poursuive indifféremment ? » Déboussolée, elle commet vingt pages illisibles, maladroites, dans une sorte de transe, puis se met à lire des ouvrages sur la seconde guerre mondiale et les camps. Elle l’ignore encore à l’époque, mais ce travail d’exploration du souvenir, d’organisation de la mémoire – qu’elle nomme joliment « pêche aux vérités » – va l’occuper plusieurs années : le temps qu’il faut pour rendre compte d’une histoire familiale aussi belle que complexe, entre Est et Ouest.