Le cinéma français contemporain à l’épreuve des Memory Studies – Sébastien Févry, Université Catholique de Louvain-la-Neuve (UCL)
Dates et horaires : Mercredi 23 mars 14-17h, jeudi 24 mars 9-12h, vendredi 25 mars 9-12h
Ouvert à tous
Les neuf heures de séminaire se divisent en trois parties. Au cours de ces sessions, il s’agira de proposer un parcours montrant l’apport des Memory Studies dans l’analyse et la compréhension de certaines dynamiques mémorielles traversant le champ du cinéma français contemporain.
- Cinéma sépia, nostalgie et mémoire nationale
Le premier cours prendra pour objet la vague française des films sépia (initiée par Les Choristes de Christophe Barratier en 2004) qui ont particulièrement culminé lors de la présidence de Nicolas Sarkozy et dont la dimension nostalgique est étroitement chevillée à la valorisation d’un passé idéalisé. Mon propos sera de mettre en écho la teneur nostalgique et somme toute passéiste de cet ensemble de films avec la politique mémorielle promue par le gouvernement Sarkozy qui visait également à ‘réenchanter’ le passé national.
- Le film comme lieu d’entre-mémoire : actualité des sans-papiers et mémoire de l’Occupation
Le deuxième cours s’intéressera à certains films français comme Welcome (Lioret, 2009), Les mains en l’air (Goupil, 2010) ou Le Havre (Kaurismäki, 2011) qui relient de façon plus ou moins explicite l’actualité des sans-papiers à la mémoire de l’Occupation. Comment ces deux strates temporelles, l’une relevant d’une actualité immédiate et l’autre d’un passé plus ancien, dialoguent-elles dans les films ? Sous quelles conditions, avec quels enjeux politiques ? De telles questions amèneront inévitablement à envisager l’instrumentalisation de la mémoire de l’Occupation ainsi que les ambiguïtés morales de certains productions.
- Les mémoires animées de l’immigration : espace autobiographique et travail de post-mémoire
Le dernier cours se focalisera sur le cinéma d’animation et, plus particulièrement, sur les productions animées mettant en scène des mémoires autobiographiques de l’exil (Persépolis [2007] de Marjane Satrapi, notamment). Notre propos sera de montrer comment ces productions renvoient à un état socioculturel du champ artistique en France et comment elles témoignent aussi d’une dynamique esthétique contribuant à rendre visible une part essentielle du processus mémoriel, sa part imaginative et hallucinante.